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- 2005
Pourquoi, pendant que la locomotive de la productivité se mettait en branle aux états-Unis, l’Europe est-elle restée en gareDOI: https://doi.org/10.7202/012837ar Abstract: Après 50 ans de rattrapage du niveau de productivité des états-Unis, l’Europe accumule du retard depuis 1995. En effet, le taux de croissance de la production horaire n’atteignait, sur le Vieux Continent, que la moitié de celui des états-Unis en 1995-2003 et cet écart annuel a ramené le niveau de la productivité européenne de 94?% du niveau des états-Unis à seulement 85?%. Un cinquième du rattrapage européen (de 44?% à 94?%) effectué dans le demi-siècle précédent a été complètement perdu depuis 1995.Des études désagrégées portant sur les secteurs industriels laissent entendre que la principale différence entre l’Europe et les états-Unis se trouve dans les industries ayant recours aux technologies de l’information (TI), notamment le commerce de gros et de détail, de même que le courtage des valeurs mobilières. Le contraste dans la vente au détail attire l’attention sur les barrières réglementaires et l’aménagement du territoire en Europe empêchant le développement des grands magasins de détail du type de ceux qui ont rendu possible une bonne partie des gains de productivité aux états-Unis. Depuis des décennies, les états-Unis et l’Europe ont choisi des directions opposées en matière de politiques publiques ayant une incidence sur le développement urbain. Les états-Unis ont favorisé des zones métropolitaines à basse densité et fortement dispersées en construisant des autoroutes dans les villes et en étranglant le transport public, en accordant des réductions d’imp?ts à la propriété résidentielle et en permettant aux gouvernements locaux de maintenir une faible densité d’occupation avec l’imposition d’une taille minimale pour les lots résidentiels. Par contre, les Européens ont choisi des politiques tout autres, en encourageant l’occupation résidentielle de haute densité et les districts commerciaux au coeur des villes, tout en décourageant les installations nouvelles en zones suburbaines et ??exurbaines??, lesquelles conviennent si bien au développement des grands magasins actuels.La partie centrale de cet article s’inspire d’une récente publication de Phelps (2003) selon laquelle le dynamisme économique est d’une part stimulé par des politiques qui favorisent la concurrence et la souplesse du financement par capitaux propres et d’autre part étouffé par des institutions corporatistes, con?ues pour protéger les producteurs en place et empêcher les nouveaux venus de se tailler une place. Certaines valeurs culturelles européennes découragent l’ambition et l’indépendance des adolescents et des jeunes adultes, contrairement à ce qui se passe aux états-Unis. Si
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