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Champ Pénal 2009
Mouvements économiques et criminalité : quelques pistes de réflexionKeywords: criminality , economic conjuncture , penal repression , conjoncture économique , répression pénale Abstract: Que signifie une corrélation chronologique significative entre détérioration économique et niveau de criminalité sanctionnée ? Que le ch mage est un facteur de délinquance ou que la répression pénale s’accro t pendant les périodes de récession ? Optant pour le second terme – sans toutefois négliger le premier – sur la base de travaux méthodologiques récents, nous montrons que le ch mage masculin et le taux de détention ont suivi des évolutions parallèles entre 1975 et 2009 et que les ch meurs sont surreprésentés chez les entrants en prison. La répression pénale, qui touche prioritairement les catégories sociales défavorisées, s’accro t en période de récession. L’état paternaliste remplace l’état maternaliste comme le montre la corrélation significative entre détention et inégalités sociales. Le contr le social s’est durci depuis 1975, parallèlement à la crise économique, l’état tirant de plus en plus sa légitimité du pénal au détriment du social. Cette évolution idéologique, qui s’accélère depuis 2002, renforce le r le propre du facteur économique et conduit alors à une explosion de l’effectif annuel des incarcérations. How significant is the meaningful chronological link between the worsening economic conditions and the level of crime actually punished? Does it mean that unemployment is an aggravating factor of crime or that the penal crackdown rises during economic slumps? Focusing attention upon the latter query without tossing the former aside, and drawing our conclusions from recent methodological studies, we have shown that unemployment among the male population and the number of committals to prison joined into a similar surging curve between 1975 and 2009; we have also shown that the unemployed people going to jail are by far the more numerous. Concerned primarily with the underprivileged strata of our society, the penal crackdown increases during an economic slump. As the close correlation existing between social inequalities and committals to jail has revealed, a paternalistic State takes the place of a “maternalistic” one. Going up in a similar way with the economic slump, social control has grown tougher since 1975, and the State has more and more been taking its legitimacy from its stand against crime at the expense of social actions. That ideological trend has been evolving much more acutely since 2002, strengthening the specific part of the economic factor, which the leads to a real impressive upsurge in the yearly figures of jailed people.
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