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EspacesTemps.net 2005
Chassé-croisé des visibles et des invisibles dans le panthéon japonais.Abstract: La nature des premiers échanges historiques entre les divinités natives du Japon (kami) et les bouddhas qui furent introduits au milieu du premier millénaire montre une forme particulière de syncrétisme qui consiste en deux systèmes polythéistes : le polythéisme invisible de la religion japonaise originaire (Shinto) et celui visible du bouddhisme, qui présentent des modes contrastés de mouvement divin. Les kami invisibles se cachent dans les forêts ou dans les collines, mais ils sont capables de divisions illimitées sans être diminués, et sont présents simultanément dans des lieux largement dispersés : leur force fondamentale de transmission de soi pourrait être appelée possession . D'autre part, dans la tradition bouddhiste, selon le concept indien de avatara ou de descente divine , les divinités transcendantes se manifestent aux humains dans une forme physique : ce mouvement de concrétisation — de mise en images — , pourrait être appelé incarnation . L'attrait initial du bouddhisme au Japon était lié aux représentations picturales et sculpturales des bouddhas et boddhisattvas célestes, ce qui était étranger à la tradition originaire qui avait assumé l'anonymat et le voile qui cache le sacré. Ces deux vecteurs opposés, l'un vers l'invisibilité cachée dans les kamis, et l'autre vers les manifestations physiques dans les bouddhas, posent les fondations pour le développement ultérieur de la fusion du Shinto et du Bouddhisme au Japon. Voici des exemples de leur interaction et imbrication : les dieux représentés dans les statues (la transformation historique de la divinité Inari), et les statues de bouddhas éloignées de la vue humaine comme les bouddhas cachés (Amida à Zenkoji). Cela illustre la médiation réciproque du Shinto et du Bouddhisme et les caractéristiques particulières qui se trouvent dans les profondeurs de la foi des Japonais dans les kami. The nature of the early historical interchange between the native divinities of Japan (kami) and buddhas that were introduced in the middle of the first millennium c.e. demonstrates a particular form of the syncretism which consists of two polytheistic systems : the invisible polytheistic of the original Japanese religion (Shinto) and the visible polytheistic of the Buddhism, which exhibit contrasting modes of divine movement. The invisible kami are concealing themselves in wood or hills, but capable of endless bisection and division without diminution, and present simultaneously in widely disparate locales : their basic power of self-transmission is called possession
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