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Conna tre par la littérature ? – un roman d’apprentissageAbstract: C’est un parcours qui est ici proposé, un parcours qui conduit d’abord à abandonner l’idée d’une essentielle vanité de la littérature : le démontage de la réception des uvres de des Forêts et de Bernhard montre que cette prétendue vérité, prétendument tirée des uvres elles-mêmes, n’est que la conséquence d’une disposition psychologique, d’une détermination historique, et d’une prédisposition théorique du récepteur. L’abandon de cette fausse évidence permet alors d’approcher le conna tre littéraire dans sa spécificité, la relativité qu’il oppose à la tyrannie de l’absolu. Car si la vérité de la vanité se veut unique, le conna tre littéraire est multiple - la multiplicité est son essence et sa condition. Elle est son essence parce que la littérature, à un premier niveau d’analyse, ouvre à une expérience de la multiplicité des discours ; elle est sa condition parce que cette définition première du savoir littéraire est relativisée par d’autres entrées, à deux niveaux d’analyses successifs. On peut considérer d’abord la manière dont la littérature met en jeu les savoirs sur le monde que les sciences produisent (à travers l’exemple de l’utilisation de la théorie du chaos par Joyce et par Glissant) : il appara t alors qu’elle les transforme en métaphores par lesquelles elles reconfigurent ce savoir. A partir de là, en examinant de près une métaphore privilégiée de la littérature moderne, le corps comme image singulière par laquelle une uvre (ici celle de Bernhard) construit une pensée qui en réfléchit le projet artistique, on montre comment la littérature, depuis elle-même, produit un savoir non plus transformé mais propre. In the line of thoughts we are proposing here, we first give up the idea of an essential vanity of literature. Indeed, when we analyse how des Forêts’s and Bernhard’s works have been read so far, we discover that the so-called truth that has been drawn from them is only the consequence of the reader’s state of mind and theoretical choices as well as of his or her historical determination. Once we have given up this presumption, we can envisage the specific knowledge of literature which is based on relativism. For the presupposition of literature’s uselessness and vacuity makes the reader claim that he possesses the sole and absolute truth about literature, whereas the specific knowledge literature produces is actually multiple: multiplicity is its essence and its condition. Multiplicity defines this knowledge because, at a first level of analysis, literature leads to the experience of the multiplicity of discourses; and we can think thi
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