%0 Journal Article %T Conna tre par la litt¨¦rature ? ¨C un roman d¡¯apprentissage %A Anne-Laure Rigeade %J Trans : Revue de Litt¨¦rature G¨¦n¨¦rale et Compar¨¦e %D 2007 %I Universit¨¦ Sorbonne Nouvelle %X C¡¯est un parcours qui est ici propos¨¦, un parcours qui conduit d¡¯abord ¨¤ abandonner l¡¯id¨¦e d¡¯une essentielle vanit¨¦ de la litt¨¦rature : le d¨¦montage de la r¨¦ception des uvres de des For¨ºts et de Bernhard montre que cette pr¨¦tendue v¨¦rit¨¦, pr¨¦tendument tir¨¦e des uvres elles-m¨ºmes, n¡¯est que la cons¨¦quence d¡¯une disposition psychologique, d¡¯une d¨¦termination historique, et d¡¯une pr¨¦disposition th¨¦orique du r¨¦cepteur. L¡¯abandon de cette fausse ¨¦vidence permet alors d¡¯approcher le conna tre litt¨¦raire dans sa sp¨¦cificit¨¦, la relativit¨¦ qu¡¯il oppose ¨¤ la tyrannie de l¡¯absolu. Car si la v¨¦rit¨¦ de la vanit¨¦ se veut unique, le conna tre litt¨¦raire est multiple - la multiplicit¨¦ est son essence et sa condition. Elle est son essence parce que la litt¨¦rature, ¨¤ un premier niveau d¡¯analyse, ouvre ¨¤ une exp¨¦rience de la multiplicit¨¦ des discours ; elle est sa condition parce que cette d¨¦finition premi¨¨re du savoir litt¨¦raire est relativis¨¦e par d¡¯autres entr¨¦es, ¨¤ deux niveaux d¡¯analyses successifs. On peut consid¨¦rer d¡¯abord la mani¨¨re dont la litt¨¦rature met en jeu les savoirs sur le monde que les sciences produisent (¨¤ travers l¡¯exemple de l¡¯utilisation de la th¨¦orie du chaos par Joyce et par Glissant) : il appara t alors qu¡¯elle les transforme en m¨¦taphores par lesquelles elles reconfigurent ce savoir. A partir de l¨¤, en examinant de pr¨¨s une m¨¦taphore privil¨¦gi¨¦e de la litt¨¦rature moderne, le corps comme image singuli¨¨re par laquelle une uvre (ici celle de Bernhard) construit une pens¨¦e qui en r¨¦fl¨¦chit le projet artistique, on montre comment la litt¨¦rature, depuis elle-m¨ºme, produit un savoir non plus transform¨¦ mais propre. In the line of thoughts we are proposing here, we first give up the idea of an essential vanity of literature. Indeed, when we analyse how des For¨ºts¡¯s and Bernhard¡¯s works have been read so far, we discover that the so-called truth that has been drawn from them is only the consequence of the reader¡¯s state of mind and theoretical choices as well as of his or her historical determination. Once we have given up this presumption, we can envisage the specific knowledge of literature which is based on relativism. For the presupposition of literature¡¯s uselessness and vacuity makes the reader claim that he possesses the sole and absolute truth about literature, whereas the specific knowledge literature produces is actually multiple: multiplicity is its essence and its condition. Multiplicity defines this knowledge because, at a first level of analysis, literature leads to the experience of the multiplicity of discourses; and we can think thi %U http://trans.revues.org/196