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Avant-gardes et arrière-gardes artistiques au temps de l’Exposition franco-britanniqueKeywords: avant-garde , arrière-garde , Préraphaélites , l’Art pour l’Art , classicisme , modernité , synthèse des arts Abstract: à la lecture du catalogue d’Isidore Spielmann, les choix esthétiquesdu British Committee chargé de l’élaboration de la Fine Arts Section del’Exposition franco-britannique de 1908, surprennent par leur parti pris de nonmodernité. Les peintures académiques, mythologiques ou de paysages classiques prédominent largement tant dans la partie anglaise que dans la section consacrée à la France. Pour le British Committee, l’objectif est clairement posé : il s’agitde redorer le blason de l’art anglais qui, au cours des grandes expositions qui ont jalonné le XIXe siècle depuis la Great Exhibition de 1851, a toujours souffert de la comparaison avec l’art fran ais, grand favori du public. Ce décalage patent avec les expérimentations abstraites et modernistes de la période peut s’expliquer par la volonté des représentants de l’art anglais d’en imposer avec une histoire fameuse – de William Hogarth à Edward Poynter – sans s’attarder sur des productions plus subversives et plus contestées. De fait, l’exposition même des uvres adopte la muséographie classique de la Royal Academy.Des peintres autrefois jugés indécents, sulfureux, tels qu’Edward Burne-Jones ou Dante Gabriel Rossetti font l’objet d’une reconnaissance mais aussi d’une relecture académique tardive ou posthume. Cet article tentera d’interroger d’une part la tentative d’ académisation des avant-gardes de la fin du XIXe siècle et d’autre part le rapport souvent paradoxal des nouveaux courants artistiques du début du XXe siècle avec la tradition picturale classique .
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