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SociologieS 2012
Regard communautaire sur le parcours social et la sexualité des femmes sénégalaises solitaires à MarseilleKeywords: autonomie , parcours de vie , communauté , migrations , femmes , Sénégal Abstract: à travers la décision d’émigrer en solitaire , à savoir non accompagnées par un homme de la famille, les femmes réalisent un parcours individuel selon des choix personnels, ce qui leur permet d’exercer aussi un meilleur contr le sur leur corps. Elles bénéficient ainsi d’une plus grande autonomie sexuelle, qu’elles peuvent décider d’exploiter comme une source de revenus complémentaire à leur travail dans le secteur du commerce. Mais, de cette fa on, elles s’exposent aussi aux dynamiques de catégorisation et d’étiquetage, voire de marginalisation, qui se mettent à l’ uvre dans la communauté migrante par rapport aux femmes seules . En effet, la remise en cause des principes traditionnels de l’échange économico-sexuel impliquée par ce choix de vie autonome ébranle en profondeur les règles qui assurent la reproduction de la communauté dans son ensemble et se trouve par conséquent critiquée et contrecarrée tant par les hommes que par les femmes de la communauté immigrée. Ainsi, la censure sur la conduite de ces femmes seules semble s’exercer indépendamment de la connaissance de leurs pratiques réelles et s’exprimer de manière d’autant plus virulente que l’on se trouve en migration, un contexte dans lequel les femmes occupent une place fondamentale dans les stratégies de reproduction, biologique et sociale, des groupes sociaux. Community perspective on the social route and the sexuality of lonesome Senegalese women in MarseilleThrough the decision to emigrate alone , that is, unaccompanied by a male relative, women are marking out an individual path on the basis of personal choices that enables them to exercise more control over their bodies. They thus enjoy greater sexual autonomy, which they may decide to use as a source of income complementary to their work in the trade sector. But this way they are also subject to the dynamics of categorization and labeling, or marginalization, that are at work in the migrant community in relation to lone women. Indeed, the questioning of traditional principles of sexual-economic exchange implied by this choice of independent living deeply undermines the rules that ensure the reproduction of the community as a whole and is therefore criticized and countered by both men and women in the immigrant community. Thus, the censure of the conduct of these lone women appears to be exercised independently of the knowledge of their actual practices and expresses itself more virulently in migration, a context in which women play a fundamental role in the biological and social reproductive strategies of social groups. P
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