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Poiesis & Praxis 2004
Preludes to a reconstructive “environmental science”DOI: 10.1007/s10202-004-0067-4 Abstract: Le terme de biodiversité est souvent employé dans des contextes différents et divergents. Au premier abord, il semble s’agir d’un concept biologique défini et utilisé dans l’univers de la théorie biologique pour décrire certains aspects particuliers de l’environnement humain et non-humain. Dans cette acception, la biodiversité est entrée jusque dans les textes de conventions internationales: La diversité biologique recouvre toutes les variations parmi les organismes vivants d’où qu’ils viennent, faisant notamment partie de systèmes terrestres, marins, ou d’autres systèmes aquatiques, et les complexes écologiques auxquels ils appartiennent; ceci comprend la diversité au sein des espèces, entre les espèces et la diversité des écosystèmes. [Harper and Hawksworth (1995)] Mais en dépit de cette définition claire et précise, la véritable signification du terme de biodiversité para t ambigu . Ceci se vérifie sur certains termes de la définition elle-même: ainsi, le thème Qu’est-ce qu’une espèce? fait l’objet d’un débat en biologie depuis 200 ans, débat qui est loin d’être clos [Claridge et al. (1997), Species]. Le débat ne porte pas seulement sur la définition biologique correcte du terme, mais en même temps sur le statut méthodologique du terme. En conséquence de quoi il existe au moins 10 à 20 définitions différentes, tenant compte tant d’aspects biologiques que méthodologiques [Bachmann (1998), Theor Biosci 117:213–230]. Si l’on met de c té ces problèmes scientifiques fondamentaux, on constate que même l’utilisation du terme, son paramétrage et enfin sa pertinence pour la constitution de théories biologiques sont sujets à controverse. Il en va de même pour d’autres éléments de la définition, p. ex. les termes d’écosystème, de complexité, de gène, d’organismes, etc. L’intensité du débat est en contraste singulier avec la réaction des biologistes (à l’exception des biologistes évolutionnistes), dans la mesure où la recherche en biologie ne semble pas concernée par les résultats irritants du débat lui-même. Compte tenu de cette curieuse situation, notre article a pour but de reconsidérer le terme de biodiversité . D’un point de vue épistémologique, on peut montrer qu’une définition de la biodiversité est possible sans référence aux connaissances ni au savoir-faire biologique, tout au moins dans ses toutes premières étapes. La biodiversité appara t alors comme une métaphore de certains aspects de l’organisation sociale, de la structuration et de la reproduction des rapports entre nature et société au sein des sociétés, et plus du tout de faits biologiques concrets.
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