The long-term protection of biological diversity—lessons from market ethics

Les marchés économiques ne sont pas des zones exemptes de morale. Contrairement à une opinion erronée largement répandue, le fonctionnement d’un marché repose sur les principes éthiques d’équité et d’action volontaire. Cette base éthique peut être retracée au moins jusqu’au philosophe moraliste Adam Smith, l’un des fondateurs des sciences économiques modernes. Cette base morale est conservée sous la forme peu visible de principes micro-économiques. Ainsi, la plupart des concepts économiques néoclassiques présupposent une éthique du marché fondée sur l’équité et l’action volontaire. Dans un monde où l’incertitude sur le développement à long terme des rapports entre l’homme et l’environnement est omniprésente, la protection des systèmes globaux de soutien à la vie représente un test important pour la portée du contenu éthique de la morale des marchés. Compte tenu de cette incertitude, nous examinons les stratégies de protection contre les risques (i) qui sont basées sur le caractère d’assurance de la biodiversité et (ii) qui utilisent un standard minimum de sécurité (SMS). Comme le principe d’équité dans l’éthique du marché exige des acteurs économiques qui provoquent des co ts externes qu’ils indemnisent au moins ceux qui supportent ces co ts, les intérêts des générations futures doivent être pris en compte dans les prises de décision responsables de l’économie. L’approche du marché et de l’éthique du marché est appliquée à l’analyse d’un SMS pour la diversité biologique, et aux problèmes inhérents à cette approche. Au niveau micro-économique des décisions individuelles, l’éthique du marché ne saurait appuyer la protection inconditionnelle des intérêts supposés des générations futures ou de la diversité biologique: on ne peut attendre de populations pauvres devant lutter pour la satisfaction de leurs besoins élémentaires qu’elles se préoccupent de diversité biologique. Dans tous les autres cas, la protection de la diversité biologique en faveur des générations futures est justifiée—si les co ts n’en sont pas exorbitants . L’éthique du marché n’est cependant pas à même de décider quel niveau de co t est considéré comme exorbitant.