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- 2019
Courir après le bien communDOI: https://doi.org/10.7202/1067021ar Abstract: Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Parti nationalistechinois (Kuomintang) prend le contr?le de Ta?wan avant des’y replier durablement à partir de 1949. Sonadministration se glisse dans les structures établies par legouvernement colonial japonais (1895–1945) et les institutionstelles que l’école s’inscrivent désormaisdans le service public de la République de Chine. Les pratiquessportives sont inscrites dans l’éducation publique et sontenvisagées comme des leviers de l’intégration despopulations locales au dispositif colonial, principalement cellesd’origine austronésienne. Les performances des jeunesathlètes austronésiens, notamment dans les tournoisinternationaux, sont autant de pierres apportées àl’édification d’un état pluriethniquedominé par la majorité chinoise han. Dans cettecontribution, il sera question d’observer et d’analysercomment les Austronésiens formosans, qui disposent depuis 1994du statut d’Autochtones, détournent et seréapproprient les pratiques sportives dans le cadre du servicepublic de l’éducation —?sport etéducation étant ici compris comme faisant partie du biencommun — pour négocier leur position au sein del’état ta?wanais et faire face aux politiquesassimilatrices du pouvoir central. Comment se sont historiquementstructurés des rapports de force et de domination entre lespopulations austronésiennes de Ta?wan et lesautorités centrales, notamment à travers le sport??En quoi les stéréotypes, moraux et physiques, quicaractérisent négativement les athlètesautochtones sont-ils devenus un levier de leurs revendications??En quoi la réappropriation des sports par les Autochtonesest-elle une forme d’accession au bien commun et un vecteur de lareproduction des sociétés austronésiennes au seind’un espace public dans lequel elles sontgénéralement marginalisées?
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