|
- 1992
Crise des subsistances ou crise des modèles explicatifs ? à propos d'un mouvement indigène et de ses interprétationsDOI: https://doi.org/10.7202/015218ar Abstract: Crise des subsistances ou crise des modèles explicatifs ? à propos d'un mouvement indigène et de ses interprétationsDans l'article qui suit, l'auteur remet en question une interprétation qui lui semble abusive de la notion de " crise " en sciences humaines, plus particulièrement lorsqu'il s'agit d'expliquer les mouvements sociaux. Dans un premier temps, à partir des écrits d'ethnologues, de sociologues et d'économistes concernant la " crise rurale mexicaine ", depuis vingt ans, il montre comment cette notion fourré-tout prétend à la fois décrire et expliquer des phénomènes aussi divers que la concentration des terres, la prolétarisation (ou non-prolétarisation) des paysans, l'acculturation des Indiens, sans oublier les politiques contradictoires des divers gouvernements qui se sont succédés. En particulier, la forte mobilisation paysanne et autochtone des années soixante-dix a été interprétée comme une " réponse à la crise ". Se fondant ensuite sur des témoignages contemporains ainsi que sur des données ethnohistoriques. l'auteur montre que chez les Nahuas de la Sierra Norte de Puebla, il existe bien des conceptions autochtones de la crise alimentaire et de la crise sociale, de même que des formes traditionnelles de gestion de ces crises. L'auteur met en relief la différence fondamentale entre ces réponses culturelles à la crise et le mouvement ethnique de revendication qui déboucha sur la création d'une vaste organisation coopérative autochtone, la Tosepan Titataniske : inscrit dans une perception d'abondance et non de pénurie, ce mouvement témoigne plut?t de la volonté de modernisation présente de la population indienne, volonté qui s'est articulée à des programmes gouvernementaux nationaux
|