Le circuit du médicament en établissement de santé est complexe et comporte au moins 54 étapes1. Afin de l’optimiser, l’implantation de meilleures pratiques organisation-nelles et le recours à différents types de technologies sont possibles2. Les cabinets automatisés décentralisés (CAD) font partie de ces technologies depuis au moins deux décennies. Cependant, on ne compte qu’une cinquantaine d’articles sur le sujet en utilisant l’expression dans Pubmed. Brisseau et coll. se sont intéressés à la conformité des CAD de type Acudose (renommé Aesynt puis Omnicell depuis l’étude) au Canada en se basant sur les lignes directrices de l’Institute for Safe Medication Practices publiées en 20083,4. Ces travaux mettent en évidence certaines lacunes des CAD en dépit de la publication de lignes directrices. Les CAD comportent des avantages et des inconvénients5. Les avantages sont notamment la possibilité d’interfacer les CAD avec le logiciel du système d’information de la pharmacie, ce qui permet au personnel soignant d’accéder à la liste de médicaments prescrits à un patient donné. De plus, l’accès aux médicaments est sécurisé par biométrie ou par code d’accès individualisé, ce qui assure la tra?abilité des transactions de chaque usager. Les CAD sont notamment utilisés pour la surveillance des substances à potentiel d’abus, soit les narcotiques (p. ex. morphine), les drogues contr?lées (p. ex. phénobarbital) et les benzodiazépines (p. ex. midazolam)6. Différents rapports de surveillance sont disponibles grace au logiciel de gestion des CAD (Connect-Rx) et permettent de suivre les accès ainsi que l’utilisation des médicaments et d’évaluer la conformité des pratiques. Les inconvénients des CAD sont notamment leur co?t relativement élevé, soit des dizaines de milliers de dollars par CAD. Ils ne permettent pas de prévenir tous les risques liés à l’utilisation des médicaments, et les mécanismes de sécurité peuvent être contournés à des fins de vol ou d’utilisation inappropriée