Ovide, Flaubert, Proust : la remise du fuseau d'Arachné

Il y a quarante ans, Margaret Lowe a découvert entre les lignes de Madame Bovary une mise en scène cachée du mythe d’Arachné tel qu’on le lit dans les Métamorphoses d’Ovide. Cependant, bien avant elle, Marcel Proust est tombé sur ce même fil d’araignée et il l’a utilisé pour mettre en scène sa propre version du mythe. Continuant la filature flaubertienne, Proust tisse la toile voluptueuse qui lui permet de détr ner Sainte-Beuve, le dieu de la critique littéraire du dix-neuvième siècle. Forty years ago, Margaret Lowe found in Madame Bovary a hidden “mise en scene” of the myth of Arachne as it is told in Ovid’s Metamorphosis. A long time before Lowe, already Marcel Proust had found the same silk of a spider and he used it in order to perform his own version of the myth. Continuing Flaubert’s weaving, Proust produces the voluptuous tissue, which he presents in a competition against Sainte-Beuve, the god of the nineteenth century’s literary critique, whom Proust wants to dethrone.