Contemporary British Women Poets (1985-2005): A new legislature

Dans le prolongement de la définition, par Shelley, du poète comme législateur, cette introduction tend à assimiler l’abondante et assez remarquable production des poètes femmes contemporaines à l’avènement d’une nouvelle législature , désormais parfaitement reconnue . Si l’hypothèse selon laquelle cette prise du pouvoir par les femmes serait le pendant de la mise en uvre de la Dévolution au sein du Royaume Uni, est rapidement abandonnée, c’est que l’intervention des femmes poètes décidées à prendre en main leur destin et à uvrer pour la transformation en profondeur des m urs dans un sens progressiste va plus loin que les lois votées à Westminster ; en témoignerait l’impact du révisionnisme vis-à-vis de la mythologie patriarcale pratiqué par Carol Ann Duffy. Ces interventions sont regroupées selon trois champs : la domesticité, la famille, le couple, avec le surprenant retour sur le devant de la scène du fer à repasser, mais revu et corrigé, post-féminisme oblige ; le corps, la physiologie, avec la propension, facilitée par le recours au monologue dramatique, à se glisser dans la peau d’autres corps, y compris d’animaux ; la politique, avec la séquence des moments Thatcher puis Blair, et le body politic, objet de toutes les attentions de la part des femmes poètes. C’est aussi l’occasion d’évoquer la spécificité des discours qui retiendront l’attention des huit contributeurs : discours amoureux et intertextuel (Carol Ann Duffy, Helen Farish), scientifique (Lavinia Greenlaw), ironique (Gwyneth Lewis). Bien que ne couvrant pas l’ensemble du vaste territoire occupé par les femmes, l’introduction salue la place importante accordée à la poésie expérimentale (Caroline Bergval, Redell Olson). Résolument affranchies de l’empire du masculin, mais aussi de l’emprise d’une certaine représentation de la poète, écorchée vive et suicidaire, à l’image de Sylvia Plath, les poètes femmes sont prêtes à relever quelques uns des défis majeurs du vingt-et-unième siècle.