|
Insulte, injure et diffamation : de la linguistique au code pénal ? Insults, Abuse and Libel: From Linguistics to Penal Code?Keywords: humour , denigration , transgression , truth , injure , outrage , diffamation , humour , satire Abstract: alors que la plupart des études de linguistique fran aise sur l’insulte soulignent la confusion terminologique et théorique qui caractérise les définitions de ces deux actes de langage, la notion purement juridique de diffamation peut-elle éclairer ce long débat ? Le c ur du problème semble être, outre l’étymologie des termes, le statut de fait précis prouvable. Là où la linguistique réfute l’idée d’une valeur de vérité de l’insulte / injure, c’est au contraire pour la loi l’un des critères les plus probants pour analyser et éventuellement punir. Dans le cadre particulier du discours polémique humoristique, cette notion prend une densité particulière puisque ce qui fait rire est subjectif, mais aussi parce que ce type de discours polémique nécessite en soi une transgression afin de pouvoir opérer pleinement, comme l’illustrera le procès d’un groupe punk dont on étudiera les plaintes, les stratégies et les jugements. Considering that the terminological and theoretical confusion characterising the definitions of insults and the associated speech acts is underlined by most of French linguistics studies, to what extend could a concept such as “libel”, coming from a different research field (law studies), enlighten the debate? The core of the problem seems to be about providing evidence about particular facts, so that the linguistic offense can be named as such. While linguistics rejects the truth-conditionality of insults, the French law on the contrary bases its criteria on this very notion. When polemical humour is involved, these nuances become crucial, since laughter is clearly based on subjective perceptions, but also because this type of discourse needs to transgress in order to become effective, as a case study based on the trial of a punk band will illustrate..
|