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Anciens et nouveaux parias. Des usages des migrations et du transit dans la politique libyenne Ancient and New Pariah. Making Use of Migration: the Case of the Libyan PolicyDOI: 10.4000/remmm.4093 Abstract: Reinvesting in Africa during the years of embargo was the first step in al Qaddafi’s Libyan strategy to break its international isolation (1992-1999). After the suspension of the embargo, Libya’s foreign policy aimed at restoring economic and political ties with the West.But post-embargo Libya is also facing the rise of a large African migration, the result of Libyan diplomacy to reinvest in Africa. Traditionally considered a receiving country, Libya is now becoming a land of emigration.The study of migration to (and from) Libya offers an illustration of the way a southern Mediterranean country - and a former rogue state – puts it to use in the field of diplomacy, especially in its relations with the European Union. Meanwhile, Libya has to deal with the political and social challenge of African migrations. How migratory movements not only affect Libyan diplomacy but also reflect the domestic situation is what this paper is about. Point traditionnel d’arrivée de flux migratoires sud-sud, la Libye s’insère progressivement depuis une décennie dans les circuits migratoires nord-sud de l’espace méditerranéen. De pays d’immigration, elle est devenue un pays d’émigration. L’étude des migrations à destination et en provenance de Libye illustre la mise en relation de plusieurs espaces migratoires ainsi que l’interpénétration des espaces relationnels (l’espace euroméditerranéen et l’espace africain) dans lesquels se déploie ce pays. Elle illustre également les usages possibles par un état de la rive sud de la Méditerranée occidentale des questions migratoires. L’apparition dans l’agenda euromaghrébin des questions migratoires et de ces nouveaux parias que sont les migrants subsahariens, et l’émergence de la Libye, longtemps considérée comme état paria ou voyou (rogue state), comme nouvel espace étatique de transit sont contemporaines des mutations que connaissent la diplomatie et la société de ce pays. Si la nouvelle donne migratoire et ce nouveau statut de pays de transit peuvent être analysés comme autant de contraintes, ils sont également des opportunités offertes à Tripoli dans sa quête de respectabilité internationale et l’occasion pour le régime libyen de quitter les marges de l’espace euromaghrébin et de s’insérer à son avantage dans ce tissu de contraintes que constitue cet espace.
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