L’installation périurbaine entre risque de captivité et opportunités d’autonomisation

Les travaux conduits lors d’une thèse de doctorat avaient montré en quoi l’accession à la propriété et l’installation dans les espaces périurbains lointains pouvaient s’avérer décevantes, voire douloureuses pour les ménages de petite classe moyenne ne disposant que d’un seul salaire. Le décalage apparaissait grand entre des aspirations proches de celles de la classe moyenne et la difficulté à les réaliser, décalage qui leur donnait souvent le sentiment d’être bloqués dans leur parcours de vie. Ces travaux réinterrogés ici, par un retour sur trois secteurs pavillonnaires, permettent de faire ressortir une complexification des modes de vie synonyme de recomposition de la société de ces espaces périurbains. La part du vécu et des logiques individuelles s’affirme en montrant les limites et les potentialités du vécu périurbain ainsi que la force intégrative du mode d’habitat pavillonnaire. Toutefois, des correspondances se dessinent et, comme lors des enquêtes précédentes, les habitants les plus modestes cumulent les désavantages à vivre en périurbain. Dans un contexte plus général, ce retour permet également d’interroger la maturation des espaces périurbains, en particulier ceux confrontés à un moment donné à des situations de stigmatisation, précarisation, dévalorisation et leur r le dans les reconfigurations métropolitaines, notamment dans les rapports entre centre et périphéries.