Why is economics so fragile? Pourquoi l’économie est-elle si fragile ? Porqué es tan frágil la economía ?

The association between a crisis in economics and the economic crisis, spontaneously drawn by the media and the public, is a fact which calls for explanation. We begin by identifying what the public and the media perceive as “economics”. This is not economics in its plurality but a synthesis of new-Keynesian and new classical theory which emerged in the US during the 1980s. Such a synthesis is often presented as anchored in principles which establish the appropriate mode of economic reasoning. By reviewing what these principles state and what they conceal, we argue that this understanding of “Modern Economic Theory” leaves a number of traditions of economic thought out of economics or economic science which, although neglected and marginalized, still exist within economics departments. We then question whether the public and the media might be justified in attributing the blame for the economic crisis to the particular type of economics taken as representative of the profession and of academia. Finally we address the prospect of a (more) robust and prudent economics, which would have to be anchored in a solid understanding of institutions, institutional configurations, and their variety and dynamics. La relation entre crise de l’économie et crise économique, telle que les médias et le public l’ont spontanément établie, appelle quelques explications. Commen ons par identifier ce que le public et les médias comprennent par “économie”. Il ne s’agit pas de l’économie dans ses formes multiples, mais d’une synthèse, développée dans les années 1980, de “néo Keynésianisme” et de théorie néo-classique. Cette synthèse est souvent présentée comme étant ancrée dans des principes qui définiraient la bonne méthode d’analyse économique. En examinant ce que ces principes affirment et ce qu’ils sous-tendent, on soutient l’idée selon laquelle cette conception d’une théorie économique moderne renvoie hors du champ de l’économie, ou de la science économique, bon nombre de traditions de la pensée économique qui, bien que négligées et marginalisées, existent toujours au sein des facultés d’économie. Nous pouvons dès lors nous interroger sur la vérité répandue par le grand public et les médias lorsqu’ils attribuent la responsabilité de la crise économique à l’économie spécifique considérée comme représentative de la profession et des universitaires. Finalement, nous considérerons la perspective d’une économie (plus) robuste et (plus) prudente, qui gagnerait à être mieux ancrée dans une bonne compréhension des institutions, des configurations institutionnelles, de leurs div