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La crise contemporaine, une crise de la modernité technique The contemporary crisis as a crisis of modern technique La crisis contemporánea, una crisis de la modernidad técnicaKeywords: financial crisis , institutions , agriculture and environment , counterproductivity , crisis financiera , instituciones , agricultura y medio ambiente , contra-productividad , crise financière , institutions , agriculture et environnement , contreproductivité , B52 - Institutional, Evolutionary , G1 - General Financial Markets , P17 - Performances and Prospects , Q15 - Land Ownership and Tenure, Land Reform, Land Use, Irrigation Abstract: La crise financière et la crise écologique sont les manifestations d’une crise plus globale et profonde, la crise de nos rapports à la nature et à la société, caractérisés par une volonté de ma trise étendue, une instrumentalisation et une artificialité croissantes. Mais malgré la puissance des outils et techniques modernes, les sociétés sont globalement de plus en plus fragiles, et la recherche de l’efficacité se retourne contre elle-même, engendrant des situations inefficientes voire absurdes. Ce phénomène de contreproductivité, mis en lumière par Ivan Illich dans les années soixante-dix, se repère pareillement dans la sphère financière et dans les relations que l’homme d’aujourd’hui entretient avec la nature. On montre qu’il trouve son origine dans la domination de la rationalité instrumentale et la tendance à l’autonomie de la technique moderne. Puis on en étudie deux expressions particulières. Dans le domaine de la finance, les encha nements à l’ uvre depuis les subprimes témoignent de la manière dont les outils dévolus à une meilleure gestion des risques ont contribué au contraire à accro tre le risque global. D’une fa on similaire, le système agricole productiviste qui tend à devenir la norme aujourd’hui engendre de multiples nuisances et effets pervers, qu’on pense résoudre en faisant un pas de plus dans la même direction. Financial and ecological crises are manifestations of a deeper crisis pertaining to the ways we relate to nature and society, increasingly instrumental and artificial, as if we were controling every interaction. But however big and powerfull the means and techniques, contemporary societies are becoming more and more fragile, and looking for efficiency tends to have adverse and contrary effects. Such a phenomenon of counterproductivity, as it was analyzed by Ivan Illich in the seventies, can be seen in finance and in man’s relationship with nature. We hint at its origins : the domination of instrumental rationality, and the relative autonomy of technical development. We continue by studying two empirical expressions of counterproductivity. The unfolding financial crisis highlights how the very means of a more efficient risk managment have contributed to an increase in global risk. Similarily, the pervasiveness of intensive agricultural systems all over the world leads to multiple nuisances and contradictions which, it is believed, will be solved by one more step in the same direction. La crisis financiera y la crisis ecológica son manifestaciones de una crisis global y profunda, la crisis de nuestras relaciones con la naturaleza
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