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L’impiété de Socrate.DOI: 10.4000/methodos.49 Abstract: La rencontre entre Socrate et le tribunal populaire d’Athènes est comparable à la rencontre entre le poète polythéiste Baal et le Prophète dans les Versets sataniques de Salman Rushdie : la piété des uns est l’impiété des autres. Dans l’Apologie, Socrate ne repousse à aucun moment l’accusation selon laquelle il ne croit pas aux dieux auxquels croit la cité, et le dieu dont il se dit le fidèle est très différent d’Apollon tel qu’on se le représente traditionnellement. En fait, une grande partie de sa plaidoirie, et une grande partie de ce qu’il dit d’une fa on plus théorique dans l’Euthyphron, est une offense à la religion traditionnelle. En ce sens il était bien coupable de ce dont on l’avait accusé. Socrates’ encounter with the Athenian jury is like the polytheistic poet Baal’s encounter with the Prophet in Salman Rushdie’s Satanic Verses : one religion’s piety is another’s impiety. Socrates in the Apology never rebuts the charge that he does not believe in the gods the city believes in, and the god he says he follows is very different from Apollo as traditionally conceived. Indeed much in his speech, and much that he says on the more theoretical level of the Euthyphro, is an affront to traditional religion. In this sense he was guilty as charged.
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