|
m@gm@ 2012
Le fractionnement et la continuité du moi dans l’écriture oulipienneKeywords: autobiographie , remémoration , identité personnelle , imaginaire Abstract: Le texte autobiographique potentiel se rattache curieusement à des configurations du fragment. L’écrivain oulipien écrit par fragments. Les fragments sont alors un petit univers en miettes. L’écriture fragmentaire remonte au moment de l’entrée dans la bibliothèque. Je me souviens, Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable, Autobiographie, chapitre dix, Pas un jour sont fait de fragments ; ce choix est alors justifié à la manière oulipienne de la liste, de l’inventaire. La cohérence déforme, l’incohérence est totalisante, potentielle. Ce morcellement du moi exprime l’ambigu té de l’écriture, la canalisation de l’être dans le livre. Seul le travail est là, comme un être universel. En réponse à cette impasse, l’autobiographe oulipien confie la charge de reconstituer son être émietté à l’autre, au lecteur. L’autre alors dévolue la tache de faire le portrait de l’écrivain à partir des fragments multiples laissés par l’écriture, de faire un texte cohérent de ce récit abandonné à l’image et au son. Plusieurs ressemblances fondamentales se dégagent pourtant de l’écriture potentielle autobiographique : l’importance et la complexité des rapports entre le langage, l’image, et le son, la fragmentation et la cohérence du vécu, le rangement du moi dans le souvenir et la pensée, le lyrisme et la force de l’inachèvement de l’écriture potentielle.
|