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Genre & Histoire 2012
Deux Hollandaises à Trévoux (1788-1797) : voyage d’agrément ou engagement politique ?Keywords: France , Travel , Women , Netherlands , Patriot Revolution , French Revolution , Batavian Republic , Political exile , XVIIIe century , Révolution fran aise , France , XVIIIe siècle , Voyage , Pays-Bas , Révolution des patriotes , République batave , Exil politique Abstract: Cet article est consacré au ‘voyage révolutionnaire’ d’Elisabeth Wolff, née Bekker (1738-1804) et de son amie et compagne, Agatha Deken (1741-1804). Les deux femmes, écrivains néerlandaises et patriotes, qui, après l’échec de la révolution patriote des Provinces-Unies, se réfugièrent en France en 1788, où elles passèrent plus de neuf ans en exil politique dans la petite ville de Trévoux. Leurs lettres et publications et également des documents d’archives témoignent clairement de leur engagement révolutionnaire personnel. Faute de documents explicites, seuls apparaissent les contours des réseaux politiques transnationaux dans lesquels elles évoluaient. La proclamation de la République batave de 1795 leur inspira un poème enthousiaste, mais c’est seulement à l’époque du coup d’état radical de janvier 1798 qu’elles décidèrent de rentrer dans leur patrie. Aussit t arrivées, elles s’établirent au centre du pouvoir et mirent leurs écrits au service du nouveau régime. Cet engagement inconditionnel montre bien que leurs années d’exil en France n’avaient pas diminué leur activisme révolutionnaire, mais l’avaient bel et bien accru. Toutes deux étaient devenues des citoyennes à part entière. This article focuses on the ‘revolutionary voyage’ of Elizabeth Wolff, née Bekker (1738-1804) and her friend and companion Agatha Deken (1741-1804). These two Dutch women writers and patriots emigrated to France in 1788 shortly after the failure of the Dutch Patriot Revolution and spent their nine years of political exile in the little town of Trévoux. Their letters and publications as well as local archives show their personal involvement in the French Revolution and suggest the existence of a transnational political network along Protestant lines to which they belonged. The proclamation of the Batavian Republic in 1795 inspired them to write a jubilant poem, but they only returned home a few months before the radical coup of January 1798. They immediately settled in the capital of the Republic, The Hague, and placed their pens at the service of the new regime. This unconditional commitment testifies that their years of exile in France had not lessened their political activism, but on the contrary had enhanced it, thus demonstrating a revolutionary citizenship irrespective of sex.
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