%0 Journal Article %T Entre vision et audition %A Clair %A Muriel %J - %D 2006 %R https://doi.org/10.7202/014926ar %X Ce texte se propose de livrer une enqu¨ºte historique sur les cultures sensorielles dans les missions iroquoises du 17e si¨¨cle afin d¡¯¨¦valuer le r£¿le que la lumi¨¨re, comme mati¨¨re et comme symbole, a jou¨¦ dans la rencontre des mondes iroquois et j¨¦suite. L¡¯analyse respective des relations entre la vue et l¡¯audition dans ces cultures permet de mieux comprendre la promotion des mat¨¦riaux brillants en contexte missionnaire. Alors que les j¨¦suites opposent le langage aux images, l¡¯audible au visible, les Iroquois posent la vue comme l¡¯¨¦quivalent de la voix. Cette ¨¦quivalence se mat¨¦rialise par l¡¯utilisation de mat¨¦riaux brillants comme, par exemple, l¡¯emploi des colliers de coquillage (wampum) dans la transmission de discours importants. La lumi¨¨re ¨¤ la surface des choses subsume les diff¨¦rences entre vision et audition. Il se pourrait que cela soit la raison pour laquelle les missionnaires privil¨¦gient les sc¨¦nographies lumineuses dans leur apostolat aupr¨¨s des Iroquois. En cr¨¦ant des d¨¦cors compos¨¦s de luminaires, de wampums ou de textiles, les j¨¦suites tentent de £¿£¿convertir£¿£¿ les Am¨¦rindiens ¨¤ leur conception d¡¯un au-del¨¤ incommensurablement plus lumineux et vivant que des ¨¦clats lumineux ¨¤ la surface des choses. Il reste que, pour les Iroquois, ces reflets intermittents sont pr¨¦cieux pour eux-m¨ºmes£¿: ils vitalisent le tissu social, revigorent les forces, distribuent ¨¤ l¡¯ensemble de la communaut¨¦ un bien inestimable %U https://www.erudit.org/en/journals/as/2006-v30-n3-as1695/014926ar/