%0 Journal Article %T Quelle posture les sciences sociales doivent-elles adopter vis-¨¤-vis des sciences de la vie ? %A Dominique Guillo %J SociologieS %D 2012 %I Association Internationale des Sociologues de Langue Fran?aise %X Pour Albert Ogien et Louis Qu¨¦r¨¦, les sciences sociales sont s¨¦par¨¦es des sciences de la vie par une fronti¨¨re quasi-infranchissable. Par cons¨¦quent, selon eux, l¡¯¨¦vocation de vues emprunt¨¦es ¨¤ la biologie en sociologie et en anthropologie serait, au mieux, d¨¦pourvue d¡¯int¨¦r¨ºt, au pire fallacieuse. Ils d¨¦veloppent cette th¨¨se en invoquant, notamment, la non-falsifiabilit¨¦ des sciences sociales par les sciences de la vie, le poids du social et de l¡¯environnement dans la cognition et l¡¯action humaines, ou encore l¡¯irr¨¦ductibilit¨¦ des objets respectifs de ces disciplines. Nier l¡¯existence d¡¯une telle fronti¨¨re impliquerait, ¨¤ leurs yeux, la dissolution des sciences sociales dans les sciences de la nature. Certains arguments invoqu¨¦s ¨¤ l¡¯appui de ces th¨¨ses valent pour r¨¦futer certaines formes sommaires de naturalisme. Toutefois, ils n¡¯invalident pas les variantes comme celles que proposent Laurence Kaufmann et Laurent Cordonier. Contrairement ¨¤ ce que sugg¨¨rent ces arguments, on peut fort bien d¨¦fendre le principe d¡¯une autonomie ¨¦pist¨¦mologique des sciences sociales, tout en contestant l¡¯existence d¡¯une fronti¨¨re nette entre disciplines. Par ailleurs, l¡¯hypoth¨¨se de la fronti¨¨re fragilise les sciences sociales, en les conduisant ¨¤ ignorer un champ de recherche dans lequel elles ont pourtant vocation ¨¤ intervenir : celui de l¡¯articulation des connaissances qu¡¯elles accumulent, de mani¨¨re ind¨¦pendante et au moyen de leurs propres m¨¦thodes, avec celles que recueillent, de leur c t¨¦, les sciences de la vie. Ce faisant, elles laissent prosp¨¦rer dans ce champ le naturalisme le plus sommaire. Which Position Should Social Sciences Adopt Towards Life Sciences? A Border or a ForeshoreFor Albert Ogien and Louis Qu¨¦r¨¦, social sciences are separated from life sciences by an almost uncrossable border. Therefore, they argue that the evocation of views borrowed from biology in sociology and anthropology is at best uninteresting and at worst misleading. They develop this argument by relying in particular on the non-falsification of social sciences by life sciences, on the weight of the social and the environment in human cognition and action, or on the irreducibility of the respective objects of these disciplines. Denying the existence of such boundary would imply, to them, the dissolution of social sciences in natural sciences. Some of the arguments in support of these theories are used to refute some basic form of naturalism. However, they do not invalidate the alternatives as those proposed by Laurence Kaufmann and Laurent Cordonier. Unlike what is suggested by these ar %K interdisciplinarit¨¦ %K cognitivisme %K n¨¦o-darwinisme %K falsification %K naturalisme %K sciences de la vie %K irr¨¦ductibilit¨¦ %U http://sociologies.revues.org/4020